Levée de fonds : trouvez les bons investisseurs pour accélérer votre développement

La levée de fonds d'une start-up doit avoir un but précis comme la pénétration d'un nouveau marché par exemple. Il est nécessaire de bien connaître les types d'investisseurs auxquels on souhaite s'adresser. Lorsque ceux-ci sont identifiés, il ne faut pas négliger la sécurisation juridique de votre levée de fonds.

Partager sur :
Startup levée de fonds

preambule_article_start-up_levee_de_fonds.png

Journal de Bord de Juliette

Au départ, j’avais pensé vendre mes produits directement aux particuliers, en BtoC. Mais suite au travail stratégique réalisé avec mes co-pilotes, j’ai changé d’avis. J’ai réalisé qu’il était plus facile d’aborder des bars à vin et restaurants dans un premier temps. En tant que professionnels, ils sont plus à l’écoute, et la commercialisation est ainsi plus rapide. C’est donc parti pour la vente en BtoB ! Cette décision prise, il est temps d’aller travailler sur le financement de mon projet avec mon équipe d’experts, car ma mise de départ ne suffira pas.

La parole des experts

Juliette avait financé son projet sur ses fonds propres et diverses aides : un prêt d’honneur et des subventions. Elle avaitaussi obtenu un peu de love money de la part des proches qui croyaient en son projet.
Sur nos conseils, elle a également proposé des précommandes via un site de crowdfunding, afin de prouver aux financeurs qu’il existait réellement un marché.

Il était ensuite temps de penser à une levée de fonds pour soutenir et accélérer le développement de Class of Wine.

Pourquoi faire une levée de fonds ?

La levée de fonds n’est pas une étape incontournable dans tous les projets innovants. Elle doit avoir un but précis : finaliser le R&D, développer de nouvelles innovations, pénétrer un nouveau marché ou encore accélérer le développement commercial.

Nous avons aidé Juliette à établir son business plan. Il en est ressorti un besoin de financement de 2 millions d’euros sur 3 ans. Notre objectif a alors été de structurer une levée de fonds sur la durée.

L’idée n’était pas de demander 2 M€ tout de suite. Nous avons d’abord cherché à lever 500 K€, et 1,5 M€ 2 ans plus tard. Les 500 K€ doivent permettre à Juliette de lancer l’industrialisation de son verre de vin connecté mais également d’entrer d’une manière plus forte sur son marché. Dans un second temps, selon le contexte, elle pourrait alors viser une accélération sur le plan national, international ou renforcer la recherche et développement.

Les 6 étapes de la levée de fonds

Voici les 6 étapes qui vous permettront de mener à bien votre levée de fonds :
1. Définir une stratégie financière.
2. Construire le business plan.
3. Réaliser le dossier investisseur, l’executive summary et le Pitch Deck.
4. Structurer la valorisation financière et celle du capital immatériel.
5. Rencontrer des investisseurs : c’est le roadshow !
6. Réaliser le montage juridique.

Comment valoriser votre start-up ?

La valorisation consiste à évaluer au plus près le prix auquel votre entreprise serait cédée si elle devait être vendue à des investisseurs. Cette étape a donc un impact direct sur la rentabilité de l’investissement.
Un investisseur va miser sur l’humain, son projet, sa stratégie.
La valorisation nécessite donc de construire un argumentaire solide.

Avant l’entrée des investisseurs au capital de la société, on parle de valorisation pré-money.
Juliette avait déjà un minimum de chiffre d’affaires pour justifier de l’existence d’un marché, mais pas pour garantir la rentabilité future. A ce stade, la valorisation du capital immatériel (réseau, marque, dirigeant, stratégie…) permet en parallèle de mettre en avant les points clés du projet. Tout cela constitue un véritable argumentaire auprès des investisseurs.

Juliette nous a toutefois fait part de deux craintes :
– Que son entreprise n’ait pas de valeur en réalité,
– Que les investisseurs accaparent son capital, et qu’elle se
retrouve minoritaire.

Nous avons rassuré Juliette : sa société a du potentiel, et donc de la valeur ! Par ailleurs, l’investisseur n’a pas vocation à être majoritaire : il a besoin de l’entrepreneur et mise sur une personne capable de piloter l’entreprise.

 » Il vaut mieux posséder 50 % d’une société qui vaut 1 M€, que 100 % d’une entreprise qui ne vaut rien.  »

Les mécanismes juridiques sont nombreux et des solutions permettent de ne pas se départir du capital. On peut par exemple récupérer une partie du capital via une clause de relution. Il s’agit d’un mécanisme d’augmentation du pourcentage de détention du capital par les dirigeants d’une entreprise.

Lorsque l’on s’adresse aux investisseurs, il n’est pas question d’aller simplement leur demander des fonds. Ils peuvent également apporter un réseau, des clefs de stratégie, des ressources humaines intéressantes…
Cette phase de préparation achevée, vous êtes en mesure d’aller à la rencontre des investisseurs.

Les 3 types d’investisseurs

On distingue trois grands types d’investisseurs :
Les business angels, acteurs privés souvent peu regardants sur la valorisation. Ils apportent un savoir-faire et un réseau.
Leur objectif principal est de participer à l’aventure et d’aider l’entrepreneur.
Les fonds d’investissement qui investissent l’argent de tiers.
Ces fonds sont plus regardants et ont besoin de retours réguliers.
Mais ils apportent un réseau et une stratégie financière.
Les industriels ou partenaires qui vont trouver dans le projet une synergie business ou industriel. Attention à ne pas se lier à un seul client et se mettre les autres à dos ! On partage alors les marchés, le savoir-faire et les clients.
Vous pouvez également envisager le financement participatif.

« Et je ne pourrais pas simplement emprunter des fonds auprès de ma banque ? » nous a demandé Juliette.

Nous lui avons expliqué que la banque ne prendra pas le risque seule malgré les indicateurs postififs du projet.
Nous lui avons finalement recommandé de mixer les deux : un investissement de 300 K€ et de 200 K€ répartis entre la BPI et une banque.

Cibler et contacter les investisseurs

Il y a différentes entrées pour approcher les investisseurs.
Dans un premier temps, vous avez intérêt à vous appuyer sur votre propre réseau. Favorisez les réseaux locaux, surtout sur les petits tickets.
Finalement, on va jusqu’à identifier des investisseurs à contacter en fonction du type d’activité.

Généralement, on va d’abord se limiter à 3 ou 4 investisseurs bien ciblés, avec lesquels on aura échangé en amont sur le dossier. Cependant cela peut prendre trop de temps. On court alors le risque de devoir laisser son activité en sommeil. Or il faut que la boîte tourne ! En identifiant bien les personnes à contacter, on se tient prêt à démarrer et on gagne du temps.

Sécuriser juridiquement votre levée de fonds

Lorsque vous avez trouvé un investisseur, il n’est pas question de vous reposer uniquement sur l’avocat de la partie adverse.

Votre propre intérêt doit être défendu, s’agissant par exemple du pacte d’associés à mettre en place et des conditions de sortie de l’investisseur ! D’autant plus qu’il y a de quoi s’y perdre : clause de Ratchet, clause pari passu, roulette américaine, BSA, pay to play, Bad leaver… À ce stade, vous avez besoin d’être accompagné pour déterminer ce qui est acceptable et ce qui doit être négocié. Car ces petites clauses peuvent vous bloquer plusieurs mois au moment de l’entrée d’un investisseur.

Une levée de fonds dure généralement 9 mois, entre le début de l’accompagnement et le closing juridique permettant le versement des fonds. Il faut donc l’anticiper et commencer à préparer la deuxième levée de fonds dès que la première est réalisée.

Retrouvez toutes les étapes de la création de la start-up de Juliette !

*Class of Wine est un projet de start-up fictif, s’inspirant d’histoires vécues aux côtés d’entrepreneurs bien réels.

Découvrez notre livre blanc sur l'innovation

La start-up de Juliette

10 étapes incontournables pour lancer sa startup !

Télécharger le livre blanc
Alexandre Chopin
Rédigé par

Alexandre CHOPIN Expert-comptable TGS France